Kundalini yoga
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Anahata, aux portes de la libération

2/26/2020

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Une des expériences les plus belles et révélatrices que la pratique du Kundalini m'ait apporté a été la découverte d'anahata - le chakra du cœur- comme un espace à la fois physique, émotionnel et spirituel. De nature intellectuelle, j'ai toujours eu tendance à m'accrocher aux concepts et aux explications basés sur le langage, en croyant que l'évolution spirituelle surviendrait par la compréhension. J'étais persuadée qu’en connaissant les secrets de la science yogique, je serai sauvée, ou pour le moins, je ne serai pas noyée dans les turbulences de notre époque pleine d'incertitudes et d'anxiété. Une attitude qui avait sûrement trait aux résidus de mon éducation conventionnelle, basée sur des valeurs patriarcales, compétitives et individualistes, qui réclament le besoin de dominer la situation. L'impératif du contrôle.

Les vertus associées au cœur - l'amour, la douceur, la générosité, la compassion - étaient, dans mon for interieur, très importantes, indispensables. C'étaient des qualités que je devais cultiver, en tant que femme, pour réussir une vie digne et riche sur le plan affectif, mais en quelque sorte je les considérais comme des sacrifices, appartenant à un ordre moral en désaccord avec les valeurs sociales dominantes. C’étaient des valeurs intimes sans rapport à la force, et encore moins, à la libération. La pratique du kundalini et la vie elle-même m'ont montré que j'avais tort .


Les kriyas et les méditations qui agissent sur le centre du coeur impliquent d'habitude un travail des bras particulièrement exigeant. Même si les postures sont simples, les résistances surviennent très rapidement. Aussitôt l'inconfort s'installe. Le visage se crispe, le teint rougit, les épaules deviennent tendues. On éprouve des sensations de douleur, de rage, de frustration et d’impuissance. Parfois, on revit des experiences négatives, voire traumatiques. L'ego se révolte. Ses ombres font surface. Sa survie semble clairement menacée. A ce moment-là la tentation de quitter la posture est impérieuse, imminente. Il faut une très grande présence d'esprit pour ne pas céder, une intention puissante et l'engagement total de l'énergie vitale (prana) apportée par le souffle. Et alors, l'alchimie commence.


La pression physique génère de la chaleur psychique (tapas) qui réussit à acccélérer la fréquence vibratoire de la conscience. Le feu s'allume. Cette chaleur purificatrice agit littéralement comme une fusée qui fait sortir la conscience de la force magnétique terrestre. Et soudain, l'ego lâche. Plus de contrôle. Juste de l'acceptation. L'effort n'est plus nécessaire. La conscience expérimente l'unité avec tout ce qui est. Ce n'est plus la volonté mais la force créatrice de l'Univers qui tient la posture à notre place. C'est la béatitude.


Nous avons tous entendu parler de l'interconnexion du vivant. L'unité primordiale. C'est une idée centrale du bouddhisme, de l’hindouisme, du taoïsme, du soufisme, du sikhisme et de bien d'autres traditions mystiques, qui est aussi soutenue par la nouvelle science. C'est une belle idée, rassurante, mais en fin de compte une idée, rien d'autre. Or, ressentir l'unité avec la matrice du vivant sur le plan physique - ne serait-ce que quelques secondes - est une expérience profondément transformatrice.

On parvient à intérioriser dans le quotidien une verité universelle qui nous aide à abandonner la négativité de l'ego, à changer les schémas mentaux et à vivre en harmonie dans nos relations personnelles et communautaires.

« Alors, le disciple demanda à son maître : Maître, le chemin que je dois parcourir pour atteindre la libération est-il très long ?

Le maître était un homme qui parlait peu. Il a seulement levé la main en écartant le pouce et le petit doigt.

Aussi long que cela, réponda-t-il. »

La longueur indiquée par le maître, un empan, correspond exactement à la distance qu'il y a entre le centre du nombril et le centre du cœur. C'est-à-dire qu’elle represente l'évolution de la conscience qui mène de la volonté de pouvoir à la compassion.

En ouvrant les portes du cœur dans le yoga et dans la vie on accède à la vraie liberté : la joie d'un amour universel et inconditionnel qui va au-delà des mots.



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    Elisa Lampros

    Ancienne juriste et consultant en droit de l'environnement, la découverte du yoga Kundalini en 2004 m'a fait oser changer de chemin pour me consacrer à la littérature. Après la parution de mon premier roman en 2011 ("Desorientación" chez  Caballo de Troya-Penguin Random House, sous le nom d' Elisa Iglesias) j'ai travaillé quelques années dans le domaine du journalisme et de l'activisme écologiste.

    ​A présent, j'enseigne le yoga et j'écris.

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